Selon les informations disponibles, Ramon Cotta souffrirait d’un « début de paralysie du côté gauche » et de « troubles visuels » importants, des séquelles qui seraient directement liées aux conditions de sa détention initiale. Ses problèmes de santé auraient pour origine de mauvais traitements subis durant ses premiers mois de captivité, notamment une détention au secret de trois mois à la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE) et au Secrétariat d’État à la défense (SED). Son équipe de défense affirme qu’il aurait été soumis à des tortures, incluant une exposition prolongée à des projecteurs puissants, ce qui aurait causé ses troubles visuels actuels.
Grève de la faim
Me Hippolyte Meli, son avocat principal, avait déjà alerté sur le fait que son client refusait de s’alimenter, aussi bien avec la nourriture de l’extérieur que celle préparée en prison, par méfiance, aggravant ainsi son état de santé général. Malgré une autorisation spéciale de soins accordée par le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire de Yaoundé, l’assistance médicale reste jugée insuffisante par ses proches. Bien que la récupération de ses lunettes et de ses médicaments ait apporté une amélioration temporaire, la situation demeure préoccupante. Les défenseurs des droits humains appellent à un suivi médical spécialisé pour traiter ses séquelles neurologiques et ophtalmologiques.
L’activiste de 42 ans, originaire de Bamenda, avait été arrêté le 17 juillet 2024 à Libreville par les forces de sécurité gabonaises avant d’être transféré au Cameroun sans procédure légale. Il est actuellement poursuivi devant le tribunal militaire de Yaoundé pour plusieurs chefs d’accusation, dont « coaction de révolution », « crime de sécession » et « acquisition illégale d’armes de guerre ». Son équipe juridique conteste la compétence de cette juridiction, arguant que les faits reprochés auraient été commis au Gabon.
Ramon Cotta : réfugié au Gabon ?
Ramon Cotta, qui revendique son statut de réfugié au Gabon, clame son innocence et maintient sa détermination à poursuivre son combat politique depuis sa cellule. Cette affaire soulève des questions importantes sur le respect des droits humains et les conditions de détention au Cameroun, dans un contexte plus large de répression de l’opposition où plusieurs figures contestataires ont fait l’objet de poursuites judiciaires ou de détentions controversées. Face à cette situation, ses avocats multiplient les recours juridiques et appellent à sa libération immédiate, qualifiant l’affaire de « politique » et réclamant un procès équitable pour leur client.