Malgré ses ressources naturelles abondantes et sa position géographique stratégique, le pays continue de lutter contre plusieurs obstacles majeurs qui freinent sa croissance économique. Avec un taux de croissance moyen de 3,9% en 2023, le pays peine à atteindre son objectif de devenir une économie émergente à l’horizon 2035. Poursuivons notre lecture pour découvrir quels sont les problèmes de l’économie du Cameroun.
Des défis structurels persistants
Le Cameroun reste très dépendant des exportations de matières premières, en particulier le pétrole, le bois et les produits agricoles comme le cacao et le café. Cette dépendance rend son économie particulièrement vulnérable aux fluctuations des prix sur les marchés internationaux. Par exemple, le secteur pétrolier joue un rôle important à la fois dans les exportations et les recettes fiscales, ce qui illustre la sensibilité économique du pays aux fluctuations des prix du pétrole. Lorsque les prix mondiaux du pétrole chutent, comme cela a été le cas entre 2014 et 2016, l’économie camerounaise en subit l’impact sous la forme d’une baisse des recettes de l’État, ce qui limite sa capacité à investir dans le développement.
Une infrastructure insuffisante
L’un des problèmes majeurs de l’économie camerounaise réside dans son déficit infrastructurel. Les infrastructures existantes présentent plusieurs lacunes critiques :
- Transport routier : Seule une petite partie du réseau routier est asphaltée, ce qui limite l’efficacité du transport des biens et des personnes et a un impact sur la connectivité rurale.
- L’électricité : L’accès à l’électricité reste limité à environ 65% dans les zones urbaines et seulement 25% dans les zones rurales.
- Infrastructures portuaires : Le port de Douala, un centre commercial crucial, est confronté à des problèmes de congestion, entraînant des retards qui augmentent les coûts logistiques et rendent les exportations moins compétitives.
- Télécommunications : Malgré des investissements récents, l’accès à l’internet reste limité, avec des lacunes dans la couverture à travers le pays. De nombreuses zones, en particulier les zones rurales, ont une faible connectivité, ce qui a un impact sur le développement numérique et les opérations commerciales.
Une gouvernance économique déficiente
Le développement du Cameroun est freiné par des problèmes de gouvernance économique. La gestion des finances publiques présente d’importantes faiblesses, avec une transparence budgétaire limitée et des inefficacités dans l’attribution des marchés publics, ce qui entraîne souvent des coûts excessifs. La coordination entre les ministères économiques est médiocre et le suivi des projets de développement est incohérent, ce qui entraîne des retards fréquents.
Les défis du secteur privé
Le secteur privé au Cameroun est considéré comme le moteur potentiel de la croissance économique. Cependant, il fait face à des conditions qui compliquent son expansion et limitent ses contributions au développement du pays. Ces défis sont en grande partie liés aux politiques économiques et à l’infrastructure financière du pays.
Un climat des affaires peu attractif
La croissance du secteur privé camerounais est entravée par plusieurs facteurs. Le système fiscal est complexe, avec de nombreux types d’impôts qui découragent les entrepreneurs. La création d’une entreprise prend beaucoup plus de temps ici que dans les principales économies africaines, et la corruption augmente encore les coûts d’exploitation. En outre, la lenteur et l’imprévisibilité du système judiciaire compliquent la résolution des litiges commerciaux, ce qui rend l’environnement difficile pour le développement durable du secteur privé.
Le problème du financement
L’accès au financement bancaire reste un obstacle majeur pour les PME camerounaises. Moins de 20 % de ces entreprises peuvent obtenir un crédit bancaire, et les garanties exigées doublent souvent le montant du prêt, ce qui rend le financement pratiquement inaccessible. Le rôle limité du secteur bancaire dans l’économie limite encore plus la croissance, car il ne couvre qu’une fraction du financement nécessaire.
Une compétitivité limitée
Les entreprises camerounaises sont confrontées à des défis en matière de concurrence internationale en raison de plusieurs facteurs structurels. Les coûts de production élevés, aggravés par le manque de fiabilité de l’infrastructure énergétique, alourdissent le fardeau des entreprises. La productivité du travail reste également inférieure à celle des marchés émergents, tandis que le financement limité de l’innovation restreint la croissance. L’intégration dans les marchés mondiaux est minimale, seule une petite partie des entreprises étant impliquée dans les exportations, ce qui limite encore la compétitivité.
Ces problèmes limitent la capacité du pays à s’intégrer dans les marchés mondiaux, le laissant derrière d’autres économies à forte croissance en 2024 et réduisant sa compétitivité globale sur la scène mondiale.
Les enjeux socio-économiques
L’économie camerounaise est également confrontée à des défis socio-économiques qui affectent directement le bien-être de sa population. Ces enjeux, allant du chômage des jeunes à la dominance de l’informalité, influencent la stabilité sociale et la distribution des ressources, tout en affectant les perspectives de développement.
Le chômage des jeunes
Le chômage des jeunes au Cameroun est un défi majeur pour l’économie du pays. Bien que le taux de chômage officiel soit relativement bas, cette statistique ne reflète pas pleinement la réalité du marché du travail, notamment en ce qui concerne les jeunes.
- Taux de chômage officiel: Selon les données de la Banque mondiale, le taux de chômage total au Cameroun était de 3,7 % en 2022. Cependant, ce chiffre masque une sous-utilisation significative de la main-d’œuvre, en particulier chez les jeunes. Par exemple, le taux de chômage des jeunes âgés de 15 à 24 ans était estimé à 6,4 % en 2023.
- Diplômés et emplois formels: Chaque année, le Cameroun forme un nombre important de diplômés. Cependant, le marché du travail formel ne crée pas suffisamment d’emplois pour absorber cette main-d’œuvre qualifiée, ce qui conduit de nombreux jeunes à se tourner vers le secteur informel ou à rester sans emploi.
- Concentration des opportunités d’emploi: Les villes de Douala et Yaoundé concentrent une part significative des opportunités d’emploi formel, laissant les autres régions avec moins de possibilités, ce qui accentue les disparités régionales en matière d’emploi.
L’économie informelle dominante
Le secteur informel camerounais, qui englobe la majorité de l’activité économique, présente des défis importants pour l’économie nationale. En raison de sa taille, l’assiette fiscale reste limitée et la plupart des travailleurs n’ont pas accès aux protections sociales. La productivité est généralement plus faible dans ce secteur, avec des revenus nettement inférieurs à ceux des emplois formels. Les entreprises informelles ont souvent du mal à accéder aux contrats et aux financements publics, ce qui renforce le cycle de l’informalité.
Les inégalités régionales croissantes
Les disparités économiques régionales au Cameroun s’accentuent, avec des différences substantielles dans les niveaux de revenus et d’investissement. L’investissement privé est fortement concentré dans les régions du Littoral et du Centre, tandis que la pauvreté reste profondément ancrée dans les régions septentrionales, ce qui contribue aux tensions sociales. La répartition inégale des opportunités économiques souligne la nécessité d’efforts de développement plus équilibrés à travers le pays.
Les solutions potentielles
Malgré les difficultés, il existe des solutions viables qui pourraient transformer le paysage économique du Cameroun. En se concentrant sur la diversification et l’innovation, le pays pourrait renforcer sa résilience économique et ouvrir de nouvelles opportunités pour sa population.
La diversification économique
Pour réduire sa dépendance aux matières premières, le Cameroun doit accélérer la diversification de son économie. Les axes prioritaires comprennent :
- Développement de l’agro-industrie: Le développement de l’agro-industrie pourrait générer des opportunités d’emploi substantielles dans les années à venir, notamment en se concentrant sur la transformation des produits locaux.
- Investissement dans l’économie numérique: Le secteur numérique connaît une croissance régulière, avec des augmentations annuelles de l’activité, offrant de nouvelles opportunités d’affaires et d’emploi.
- Promotion du tourisme: Malgré son potentiel, le tourisme reste sous-développé, contribuant actuellement à environ 3 % du PIB. Grâce à des investissements ciblés, ce secteur pourrait stimuler la croissance économique.
- Soutien à l’agriculture moderne: Les investissements dans la mécanisation et l’irrigation visent à stimuler la productivité et à moderniser l’agriculture, soutenant ainsi la sécurité alimentaire et la résilience économique.
Opportunités de l’économie numérique
L’essor de l’économie numérique au Cameroun est en train de remodeler les industries traditionnelles et de créer diverses opportunités d’innovation et de génération de revenus. Qu’il s’agisse des plateformes de commerce électronique qui permettent aux petites entreprises d’atteindre un public plus large ou des services financiers numériques qui améliorent l’accessibilité dans les zones reculées, le passage au numérique a un impact significatif.
En outre, la création de contenu numérique et les possibilités de travail à distance offrent de nouvelles sources d’emploi, en particulier pour les jeunes professionnels. Dans ce paysage numérique en expansion, des secteurs comme les jeux d’argent en ligne gagnent également du terrain, offrant des options de divertissement réglementées et accessibles. Des plateformes de jeux en ligne fiables par CasinoDoc contribuent à assurer la sécurité et la transparence des utilisateurs, reflétant ainsi les avantages plus larges d’un secteur numérique formalisé. En saisissant ces opportunités, le Cameroun peut soutenir une croissance économique durable dans divers secteurs.
La modernisation des infrastructures
Les infrastructures du Cameroun nécessitent des investissements importants pour être modernisées, les domaines prioritaires étant les suivants :
- Construction de routes: Extension du réseau routier pour améliorer la connectivité, avec des plans pour ajouter des milliers de kilomètres dans les années à venir.
- Modernisation des ports: Modernisation du port de Kribi pour en faire une plaque tournante du commerce régional et améliorer l’efficacité des activités d’importation et d’exportation.
- Expansion de la capacité énergétique: Augmentation de la capacité de production d’énergie, avec pour objectif d’atteindre plusieurs milliers de mégawatts d’ici 2030 afin de répondre à la demande croissante.
- Développement de la fibre optique: Étendre la couverture de la fibre optique pour améliorer la connectivité, en vue d’un accès généralisé dans tout le pays.
Le renforcement du capital humain
L’investissement dans le capital humain représente un levier crucial pour la transformation économique du pays. La réforme du système éducatif vise à augmenter la proportion d’étudiants en filières techniques d’ici 2025. Des centres d’excellence sont en cours de développement en partenariat avec le secteur privé, tandis que des programmes de formation continue sont mis en place pour les travailleurs du secteur informel. L’introduction de l’entrepreneuriat dans les cursus scolaires et universitaires devrait également favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs.