Interrogé sur la longévité et l’âge du Président Paul Biya, René Emmanuel Sadi s’est montré élogieux. « À 92 ans, c’est un mérite de continuer à gouverner son pays », a-t-il affirmé. Le ministre a dépeint le chef de l’État comme « un homme d’une très grande clairvoyance » et « un homme d’une très grande sagesse ». L’ancien Secrétaire Général du Comité Central du RDPC a insisté sur le fait que, malgré son âge, Paul Biya est un « fin connaisseur de dossiers qui conduit les affaires de la république dans un style qui lui est propre ». Pour Sadi, le débat sur l’absence physique de l’actuel chef de l’exécutif est donc « accessoire », rejetant ainsi les critiques sur la gestion de l’État à distance.
Le départ des alliés, un non-événement
Abordant la question des récentes démissions de figures politiques importantes telles que Bello Bouba Maïgari et Issa Tchiroma Bakary du cercle d’alliés du pouvoir, René Emmanuel Sadi a cherché à en relativiser la portée. « Les alliés qui partent et pas des moindres on peut le regretter. Mais il ne faut pas en faire un drame », a-t-il déclaré, reconnaissant leur importance tout en niant un impact majeur sur la stabilité du régime. Cette déclaration s’inscrit dans un contexte où le pouvoir tente de rassurer face aux récents réajustements d’alliances et aux départs de personnalités influentes.
Quant à l’éventualité d’une candidature de Paul Biya à sa propre succession en 2025, le Ministre de la Communication a maintenu la ligne officielle du gouvernement : il s’agit d’une « décision personnelle » du Président, et « le concerné se prononcera le moment venu ». Cette réponse, conforme à la communication habituelle sur le sujet, entretient le suspense tout en affirmant que la décision finale revient au seul chef de l’État.
La prise de parole de René Emmanuel Sadi sur une antenne internationale comme RFI est un signal fort du gouvernement camerounais, visant à projeter une image de stabilité et de confiance dans la capacité du Président Biya à diriger le pays, et ce, à l’approche d’une échéance électorale cruciale.