L’essentiel
- Vincent Sosthène Fouda révèle que le départ de Maurice Kamto du gouvernement était motivé par la promesse de devenir Premier Ministre sous une présidence de Marafa Hamidou Yaya.
- Le politologue camerounais explore les dynamiques de démission et de non-démission dans l’histoire politique camerounaise, illustrant les jeux de pouvoir en coulisses.
- Il met en lumière la fragilité des alliances politiques et le rôle des opportunités dans la conquête du pouvoir au Cameroun.
L’histoire politique du Cameroun est pavée de trajectoires sinueuses, d’ambitions affichées et de stratégies élaborées dans l’ombre. Pisté par Lebledparle.com, Vincent Sosthène Fouda, observateur attentif de cette scène complexe, lève un coin du voile sur un épisode potentiellement déterminant dans le parcours de l’actuel leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), le Professeur Maurice Kamto. Selon ses révélations, le départ de Kamto du gouvernement ne serait pas un simple acte de rupture, mais plutôt le fruit d’une promesse, d’un pari politique risqué : celui de revenir au pouvoir par la grande porte, en tant que Premier Ministre d’un Cameroun dirigé par Marafa Hamidou Yaya.
Cette confidence du politologue et homme politique camerounais offre une nouvelle perspective sur le positionnement politique de Maurice Kamto à une période cruciale de l’histoire récente du Cameroun. L’idée d’un retour en grâce au sein de l’appareil étatique, mais cette fois-ci au sommet de la primature, aurait ainsi guidé sa décision de quitter le gouvernement. Une stratégie qui, aux yeux de l’auteur, n’a malheureusement pas porté les fruits escomptés.
Les démissions comme levier
Pour contextualiser cette révélation, l’homme politique convoque l’histoire politique camerounaise, rappelant une « tradition de démission » qui n’est pas sans rappeler des épisodes marquants. Il évoque notamment les démissions forcées de Charles Okala et d’Ahmadou Ahidjo du premier gouvernement de Mbida, orchestrées par Pierre Messmer. Des anecdotes qu’il affirme avoir eu l’occasion de discuter avec l’ancien Premier Ministre français, soulignant la complexité des jeux de pouvoir et des manœuvres en coulisses.
L’auteur explore également la tentative infructueuse de Mbida de former un nouveau gouvernement sans Charles Okala, ouvrant la voie à l’ascension d’Ahmadou Ahidjo. Il établit un parallèle avec les démissions de ministres originaires du nord Cameroun, qui auraient précédé la tentative de coup d’État du 6 avril 1984, illustrant comment les dynamiques de démission et de non-démission ont souvent été des éléments clés dans les luttes pour le pouvoir au Cameroun. Fouda y voit une justification à la longévité de certaines figures au sein des cercles du pouvoir, citant des exemples comme Ayang Luc et la famille Mey.
Alliances fragiles et quête d’opportunités
L’analyse se poursuit avec l’évocation des ambitions de Marafa Hamidou Yaya, qui aurait misé sur des soutiens en France, notamment auprès de Nicolas Sarkozy et de la franc-maçonnerie française. Fouda s’interroge sur la profondeur de ses soutiens au Cameroun, notant la solitude de Marafa lors de son incarcération. Cette partie du récit souligne la fragilité des alliances et la nature souvent opportuniste des relations politiques.
🔗 → Lire aussi : Cameroun : La vraie fausse mort de Marafa Hamidou Yaya
En revisitant ces épisodes de l’histoire politique camerounaise, le politologue offre une perspective éclairante sur les motivations et les stratégies des acteurs qui aspirent au pouvoir. La révélation du pari manqué de Maurice Kamto met en lumière la complexité des dynamiques politiques, où les promesses et les alliances peuvent s’avérer aussi fragiles qu’éphémères. Une lecture qui invite à une réflexion profonde sur les ressorts de la conquête du pouvoir et la nature des ambitions qui animent la scène politique camerounaise contemporaine.