L’aménagement de la route Batchenga-Léna-Tibati est qualifié d’« un projet intégré » par la Banque africaine de développement (BAD) et le ministère des Travaux publics (Mintp). Un projet dont l’objectif dépasse le simple bitumage d’une route : il s’agit également de soutenir le développement des populations le long de l’itinéraire.
Le projet, évalué à plus de 359 milliards de FCFA, bénéficie d’un financement important de la BAD, qui met l’accent sur l’impact socio-économique de l’infrastructure. Plus de sept milliards de FCFA ont été investis dans la réhabilitation d’infrastructures socio-économiques, comprenant des magasins de stockage, des centres de santé, des salles de classe, des clôtures de sécurité pour les écoles, des centres de promotion des jeunes, ainsi que des projets d’autonomisation des femmes. « Nous avons construit énormément d’infrastructures socio-économiques tout le long du linéaire », indique Maurice Njontu, chef de la cellule des projets routiers à financement conjoint au ministère des Travaux publics.
Concrètement, le projet a permis d’aménager 120 km de routes rurales dans les communes traversées par la route Batchenga-Léna-Tibati. Ces communes ont également bénéficié du bitumage de leur voirie urbaine, avec 63 km de routes bitumées réparties entre les villes de Ntui, Yoko, Léna et d’autres localités. Désormais, Yoko dispose de plus de 14 km de voirie urbaine bitumée, tandis que Ntui bénéficie de plus de 8 km.
Concernant les infrastructures socio-économiques de base, ces villes ont vu leurs hôpitaux et centres de santé améliorés avec de nouveaux équipements et leurs écoles renforcées. Le maire de Yoko, Dieudonné Annir Tina, précisé que dans sa commune, le projet a permis la construction d’un hôpital équipé pour un montant supérieur à 50 millions de FCFA. Cette collectivité a par ailleurs bénéficié de l’équipement des radios communautaires et de la construction d’une école primaire bilingue.
Autonomisation de la femme
Au-delà, un accord de deux milliards FCFA a été signé avec ONU-femmes pour mettre en œuvre le projet « Promotion du genre et accélération de l’autonomisation économique des femmes le long de la route Batchenga-Ntui-Yoko-Lena ». Ce qui a permis aux femmes de la zone d’impact du projet de bénéficier de formation et de voyages d’étude en entreprenariat, de soutien aux activités génératrices de revenus, de constructions de marchés et d’entrepôts pour le stockage de vivres ou encore d’accès à la propriété foncière.
C’est ainsi que dans la commune de Yoko, 30 titres fonciers ont été accordés aux femmes, dont 20 titres individuels, et 25 titres seront encore distribués plus tard. « Nous avons mis un accent sur les infrastructures genres comme des usines de transformation ». Les équipements sont en train de suivre. « Les femmes ont été formées dans ce sens, et nous les encourageons à se mettre en coopératives et en groupes d’exploitation », explique Maurice Djontu. Pour ce responsable du ministère des Travaux publics, « c’est un projet intégré dans sa fonctionnalité et ses aménagements socioéconomiques ».
À titre de rappel, le projet de route Batchenga-Lena-Tibati fait partie du corridor de la nationale 15 qui va de Douala pour desservir les régions septentrionales, mais également le Tchad et la Centrafrique. Il s’agit de bitumer plus de 597 km entre Batchenga et Ngaoundéré. La première partie de ce projet consiste à aménager 412 km entre Batchenga dans la région du Centre et Tibati dans la région de l’Adamaoua. Cette première partie est évaluée à 359 milliards FCFA, dont 101 milliards FCFA apportés par la BAD.
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