Vendredi 27 septembre 2024, c’est la nouvelle date retenue par le Tribunal de Première Instance de Yaoundé EKOUNOU aux fins de recueillir les plaidoiries des avocats commis dans cette affaire. La Juge TANA AHANDA avait menacé le 24 août dernier de la vider si le prévenu ne se présentait pas prochainement à la barre. Sieur Djoiandeu Valéry puisqu’il s’agit de lui, est accusé de destruction de biens et menaces par son beau-frère, sieur KWEDI Jean Hubert Flavien. Après avoir écouté les parties et reçus les pièces à convictions, il revient aux avocats de plaider. Seulement, les curieux et autres spectateurs de ce dossier n’auront pas pour leurs déplacements au tribunal. Pour cause, l’avocat du prévenu n’a pas droit à la parole. C’est la loi et elle s’applique en l’absence du prévenu, article 349 du code de procédure pénale. Les plaidoiries ont donc été renvoyées au vendredi 27 septembre 2024. Certains Juges sont flexibles sur l’application de cet article mais face à l’insistance de l’avocate du plaignant, la loi a été dite. Bien que l’on pourrait se poser la question de savoir si la présence du prévenu aurait un impact sur la plaidoirie ou sur le verdict du Juge. Sauf si cette présence sollicitée cache une autre action malicieuse, s’indigne l’avocat du prévenu. Le plaignant est un adepte des coups foireux, renchéri-il.
Une affaire de famille aux motifs assez curieux
Le 23 juin 2022, le SED reçoit une correspondance datée du 21 juin 2022 dont l’objet est « Plainte contre sieur DJOIANDEU Valéry pour menaces et destructions des biens ». Le plaignant est sieur KWEDI Jean Flavien, Capitaine des douanes camerounaises en service au secteur des douanes du Littoral-II à Douala. Dans sa plainte adressée à Monsieur le Commandant du Service Central des recherches Judiciaires de Yaoundé (SED), sieur KWEDI écrit que son beau-frère (époux de sa sœur) a brisé la vitre de sa voiture immatriculé LT 391 JQ, véhicule qu’il avait prêté à sa sœur en 2020 afin qu’elle se déplace aisément. Dans la même plainte, sieur KWEDI écrit que : « face à ce énième acte de menace perpétré par ce brigand de grand chemin, qui serait impliqué dans le décès de son beau-frère du fait de ses multiples actes de violences, il sollicite l’interpellation et l’inculpation de son beau-frère ». Les faits de casse se sont déroulés le 17 juin 2022. Selon sieur Kwedi, l’accusé a été vu quittant le lieu par un témoin.
Pour le prévenu, son beau-frère cherche à le faire disparaître par tous les moyens. Que sieur Kwedi n’est pas à son premier coup foireux dans ce sens. Sieur Djoiandeu détient un enregistrement où l’avocate du plaignant, Me BISSECK Clémentine déclare qu’ils vont détruire son mariage et trouver un autre mari à la sœur cadette de son amant. Nous avons écouté un extrait de l’enregistrement. Pour le prévenu, son beau-frère est obsédé par l’idée de le faire disparaitre qu’il a recruté des complices. Que sieur Kwedi Jean Flavien, fonctionnaire des douanes, se croît tout permis et intouchable. Non seulement, ce dossier d’accusation est parsemé de contrevérités et de mensonges, renseigne le prévenu qui s’interroge désormais sur l’attitude du tribunal face à un dossier qui n’aurait jamais prospéré devant les juges avertis et crédibles. Une supposée affaire de vitre cassée d’un véhicule TOYOTA YARIS que le prévenu dit avoir dans son parking depuis février 2020 suite à un deal avec ce beau-frère et n’avait pas jugé nécessaire de muter la carte grise car c’était une affaire de famille. La sœur du plaignant et l’épouse du prévenu, qui traversait en 2022 une crise matrimoniale dans son foyer, avait dans un premier temps soutenu son frère avant de se rétracter et couper tout contact avec le plaignant. Il faut dire que Sieur Kwedi a vraiment une dent contre sieur Djoiandeu depuis longtemps et qu’il a attendu la crise matrimoniale, la faille, pour se dévoiler. Lors de cette crise matrimoniale, renchérit le prévenu, son beau-frère avait récupéré de force les enfants DJOIANDEU vivant alors à Yaoundé pour les loger pendant une quinzaine de mois chez lui à PK11 à Douala afin de leur priver tout contact avec leur père. Nous avons eu accès au constat d’huissier qui avait été fait. Tout comme au relevé bancaire qui atteste que sieur Kwedi s’est servi du patronyme de son beau-frère pour ouvrir un compte à Afriland First Bank. On aurait pensé à un compte commun mais il s’avère que c’est le nom Kwedi Djoiandeu Jean Hubert Flavien qui est enregistré. Le prévenu dit n’avoir jamais été associé à une telle opération. Un autre coup tordu de celui, dit-il, de celui qui se croît tout permis au point de solliciter une expertise psychosociale à m’encontre du sieur Djoiandeu/ l’objectif étant de faire déclarer ce dernier instable mentalement.
Réseau d’influences et abus de pouvoir
Après avoir feuilleté le dossier d’accusation, aucune preuve de vitre cassée. Aucune facture de réparation chez un quelconque garagiste. Aucune déclaration de sinistre car le véhicule immatriculé LT 391 JQ de marque TOYOTA type KG9630 est bien assuré en Assistance à la Réparation. Autre étrangéité, le procès-verbal de constat de destruction signé par l’huissier de justice Maître BELIBI Clément, la couleur du véhicule bleue nuit et le lieu exact des faits : devant la cour du domicile du membre hôte. D’après la documentation accessible, il est écrit que sieur Djoiandeu Valéry a été interpellé le 24 juin 2024, soit le lendemain de la date du dépôt de la plainte au SED. Un mandat d’arrêt lui avait été présenté et il est monté à bord d’un taxi pour le Service Central. Aucune trace de ce mandat d’arrêt dans le dossier, aucune convocation ne s’y trouve aussi. Sur le PV de synthèse de l’enquête préliminaire, l’Adjudant-Chef ISMAELA écrit avoir reçu la plainte du sieur KWEDI Jean Flavien le 21 juin 2022 et a rendu compte à sa hiérarchie puis au Procureur de la république qui ont confirmé leur saisine. Seulement, le cachet du SED indique bel et bien que la plainte a été reçu le 23 juin 2022. Comment est-ce possible que 24 heures à peine après le dépôt de la plainte, sieur Djoiandeu soit interpellé manu militari ? Dans le PV de synthèse, il est écrit que le véhicule de couleur noire (pas bleue nuit) était plutôt garé dans la cour du domicile. Aucune n’allusion faite à l’accusation de meurtre contenue dans la plainte du sieur KWEDI Jean Flavien. En effet, le plaignant a voulu faire inculper le mari de sa sœur pour meurtre alors que les rapports d’autopsie et le certificat de genre de mort indiquaient clairement un œdème pulmonaire comme cause du décès. L’action en justice qu’il a d’ailleurs intentée, s’est soldé par un « classement sans suite ». Comment face à autant de contradictions des éléments d’un dossier d’accusation, le tribunal a-t-il enrôlé cette affaire ? Autre information : aux lendemains de sa garde à vue qui a duré une nuit dans une cellule du SED, sieur Djoiandeu a saisi le Ministre Secrétaire d’Etat auprès du Ministère de la Défense chargé de la Gendarmerie en date du 02 juillet 2022. L’objet de la correspondance dont une copie de la décharge nous a été remise, est intitulée : « Dénonciation d’abus d’autorité, garde à vue arbitraire et intimidations ». Suite à la correspondance au Ministre Secrétaire d’Etat, le dossier a été retiré des mains de l’Adjudant-Chef ISMAELA et confié à un autre officier du SED qui a programmé une nouvelle confrontation à laquelle sieur KWEDI ne s’est pas présenté. Il ne s’est d’ailleurs plus jamais présenté dans les locaux du SED. L’affaire a donc été portée au tribunal de Première Instance de Yaoundé EKOUNOU et une citation à prévenu a été servie à sieur DJOIANDEU le 27 octobre 2022 pour une comparution le 28/10/2022 à 10 heures 30 minutes. L’affaire est encore pendante et la prochaine audience est prévue pour le 27 septembre 2024.