Une dizaine de jours après la reprise du travail à la Société sucrière du Cameroun (Sosucam), le top management a dressé un premier bilan de la grève qui a paralysée l’entreprise entre le 26 janvier et le 7 février derniers. Ce sont en tout 973 hectares de cannes qui ont été brûlées par les manifestants. « Ce qui correspond à 50 000 tonnes de sucre», souligne Jean-François Ntsama-Etoundi, le directeur général adjoint (DGA) de la Sosucam. Et d’informer la presse qu’il a rencontrée à Yaoundé, que « même la semaine dernière, des plantations continuaient d’être brûlées». Et pourtant le travail a repris depuis le 8 février. Aussi, « si on prend le sucre premium qui est destiné aux industries brassicoles, c’est à peu près 5 à 6 mille tonnes de pertes nettes », ajoute-t-il. Et « le fait d’avoir ces pertes sèches sur cette surface-là entraîne un dérèglement agronomique sur toutes les surfaces. Les cannes ont été coupées aussitôt à la reprise du travail, comme si elles étaient déjà en maturité. On a ainsi traité parce qu’il fallait protéger les racines car même à maturité, quand on coupe la canne, on laisse 15 à 20cm pour pouvoir permettre la repousse. Ce sont des pertes car il y a du temps perdu, de l’énergie, sans pouvoir exploiter le produit », regrette-t-il.
Ce n’est qu’un premier bilan qui est ainsi dressé. « C’est lorsqu’on sonnera le gong de fin de campagne qu’on saura exactement ce qu’on a perdu car on est encore dans des évaluations. On a procédé aux constats des dégâts, et on va tout analyser, puis à la fin de la campagne, on aura tous les outils entre les mains pour faire un bilan définitif », a indiqué la 2ème personnalité de la Sosucam. L’entreprise sucrière risque ainsi d’enregistrer un autre bilan négatif après celui de 2024 qui l’a vu perdre 22 milliards Fcfa.
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Cependant, à la Sosucam, on refuse de céder au désespoir. On est convaincu a priori que la grève n’aura pas d’incidence sur l’approvisionnement du marché à brève échéance. «Nous avons en stock actuellement dans nos magasins, qui peuvent satisfaire la demande jusqu’à mi-avril », renseigne le DGA. « Avec un stock de plus de 30 mille tonnes, les besoins de ramadan pour notre clientèle, notamment celle du Grand-Nord, et même du sud du pays, sont assurés», rassure l’ancien directeur commercial de la Sosucam. Et donc, « à court terme, l’offre directe Sosucam n’est pas impactée ; mais sur la perspective annuelle, il est certain que l’on verra bien l’impact de ce mouvement sur le bilan de la Sosucam», réitère-t-il.
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