Indira Baboké est dans « toutes les sauces » du Cameroun depuis la soutenance de sa thèse de Doctorat présentée ce lundi. Au cœur d’une vive polémique, une des particularités de cette soutenance réside avant tout dans le parterre d’invités. Au-delà du cercle académique habituel, un nombre impressionnant de personnalités publiques et de membres du gouvernement camerounais étaient présents. Parmi eux, des figures médiatisées telles que Samuel Eto’o, le chanteur KS Bloom et le producteur Tam Sir ont été aperçus.
Des ministres comme Oswalde Baboké, le père de la candidate et Directeur Adjoint du Cabinet Civil de la Présidence, Ngalle Bibehe, Laurent Esso, Achille Bassilekin III, Jean de Dieu Momo, Charles Ndongo, et bien d’autres hauts dignitaires du gouvernement, ont également honoré l’événement de leur présence. Une affluence telle que des observateurs ont pu commenter qu’il s’agissait plus d’une « véritable démonstration de force politique, ou un meeting » que d’une soutenance de thèse classique.
Soutenance en direct à la télé
L’aspect médiatique fait également enfler la polémique. En effet, la soutenance a été intégralement diffusée en direct sur les antennes de Dash TV, jusqu’au verdict final. Une couverture en direct d’une telle ampleur pour une soutenance de doctorat est inhabituelle au Cameroun, ce qui a surpris de nombreux téléspectateurs et internautes.
Ces éléments n’ont pas tardé à embraser les réseaux sociaux. « C’est la soutenance la plus médiatisée des 50 dernières années au Cameroun », croit savoir un internaute. D’autres internautes ont exprimé leur stupéfaction face à la liste des invités et à la mise en scène de l’événement. Dans les commentaires, l’idée que « ça faisait trop pour une soutenance » revenait fréquemment, certains suggérant que l’objectif était purement d’ »afficher » la jeune diplômée.
Le journaliste Parfait Siki, sur Facebook, a résumé ce sentiment en s’interrogeant : « Se rendent-ils compte de ce qu’ils font à cette jeune fille, qui mérite d’avoir une formation académique normale comme les jeunes de son âge ? »
Mention « spéciale »
Mais la polémique ne s’arrête pas là. La mention attribuée à la désormais Docteure Baboké a également alimenté le débat. Elle a reçu une « mention spéciale » du jury. Or, dans le système universitaire camerounais, les mentions officiellement reconnues pour une thèse de doctorat sont généralement « honorable » ou « très honorable ». L’apparition de cette « nouvelle mention » interroge sur sa signification exacte et sa conformité aux normes académiques établies, jetant un voile de suspicion sur la rigueur de l’évaluation.
Si la thèse d’Indira Baboké sur les malformations vasculaires cérébrales est saluée pour son apport scientifique, les circonstances exceptionnelles de sa soutenance et la nature de sa mention finale ont incontestablement détourné l’attention de son travail académique pour la focaliser sur les aspects protocolaires et les jeux d’influence perçus.