Le 27 décembre 2024, le conseil d’administration de la Société financière internationale (SFI), branche de la Banque mondiale dédiée au financement du secteur privé dans les pays émergents, se penchera sur un prêt substantiel à Afriland First Bank, l’une des principales banques du Cameroun dirigée par le milliardaire Paul Kammogne Fokam. Ce prêt, pouvant atteindre 60 millions de dollars (soit 37,5 milliards de FCFA), a pour objectif de soutenir le développement des petites et moyennes entreprises (PME) au Cameroun, qui représentent plus de 99 % du tissu économique national, selon les autorités camerounaises.
Le projet, comme l’indique l’IFC, consiste en un prêt senior non garanti d’une durée maximale de cinq ans, avec une période de grâce pouvant aller jusqu’à 12 mois. L’IFC s’engage à financer 20 millions de dollars de ce montant, tandis que les 40 millions de dollars restants seront mobilisés auprès d’autres prêteurs partenaires. Ce financement devrait permettre à Afriland First Bank d’améliorer sa capacité à octroyer des crédits à long terme aux PME camerounaises. Une part importante des fonds, au moins 25 %, sera destinée aux entreprises dirigées par des femmes entrepreneures, un secteur encore marginal dans l’économie camerounaise. Ce projet s’inscrit dans la démarche de la SFI pour promouvoir l’autonomisation des femmes et leur donner davantage d’opportunités économiques.
Malgré des progrès, les femmes entrepreneures au Cameroun rencontrent encore de nombreux obstacles pour accéder au financement. Des études de la Banque mondiale et des données gouvernementales indiquent que les femmes dirigent 23 % des PME manufacturières, bien qu’elles représentent 51 % de la population, et sont à la tête de 38 % des entreprises dans le pays. En plus du prêt, apprend-on, le projet pourrait bénéficier d’une garantie collective de première perte d’un montant maximal de 3 millions de dollars, fournie par l’Association internationale de développement (IDA, l’institution de la Banque mondiale dédiée aux pays à faible revenu) par le biais de sa fenêtre de financement pour le secteur privé. Cette garantie a pour objectif de réduire les risques financiers et de renforcer la solidité du projet. Elle fait partie de l’enveloppe allouée aux PME dans le cadre de la plateforme de financement de l’IFC pour les micro, petites et moyennes entreprises.
Patricia Ngo Ngouem
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