Lire ci-dessous la déclaration de l’Upc-Manidem :
« Peuple kamerunais !
Le Comité Directeur de l’UPC-MANIDEM, réuni le 28 juin 2025, déplore le sentiment dans lequel nous plonge ce mandat présidentiel finissant, où Paul Biya semble nous dire : « Après moi le déluge ».
Les guerres
« Ce n’est pas Boko Haram qui va nous dépasser », c’est par cette rodomontade que Paul Biya entama une guerre contre le mouvement intégriste Boko Haram. Or avant d’avoir pu démontrer que Boko Haram ne le dépassait pas comme il l’avait déclaré, le Président fait rentrer le pays dans une deuxième guerre: celle du NOSO, qui n’en finit pas non plus depuis 2016. Non seulement les populations du grand nord et ceux du NOSO sont dans de grands tourments sur le plan humain, sur le plan social et économique, mais c est le pays tout entier aussi.
Le climat politique du pas mis sous tension
En cette année électorale, nous en sommes à nous demander ce que les citoyens de ce pays ont encore la liberté de dire ou de faire, tant les mises en garde du gouvernement sont continuelles sous la forme : Ne faites pas ceci, ne dites pas ceci.
Ainsi, on nous dit que certaines expressions sont désormais interdites, et que d’autres sont exclusivement réservées au seul président de la République.
On ajoute à cela qu’il est interdit de parler de la santé de Paul Biya. C’est pourtant un sujet qui doit intéresser tous les Kamerunais, pour la simple raison que la bonne conduite des affaires de la nation est attachée, aussi, à la bonne santé du chef de l’Etat. Tous ceux qui défilent au début de chaque année pour présenter les vœux à Paul Biya oublient-ils de lui souhaiter une bonne santé ? Non ! Alors, en vertu de quoi doit-il être interdit aux populations de parler de la santé du Président ? Sur ce sujet comme sur d’autres, si quelqu’un tenait des propos, ce n’est pas à la police de lui tomber dessus, mais plutôt à la justice de dire s’ils sont irrecevables.
On ajoute encore à cela que les gouverneurs des 10 régions ont reçu prescription de traquer ceux qui veulent troubler l’élection présidentielle. De qui parle-t-on ? Certainement de tous ceux qui veulent le changement ! Donc dans notre pays on est coupable de vouloir le changement. Et à propos de quels faits condamnables prescrit-on aux gouverneurs de traquer des Kamerunais ? Ce sera à propos de tout et de n’importe quoi !
Bref, en cette année électorale, le pouvoir est dans une entreprise qui consiste à installer un climat de peur : les Kamerunais doivent avoir assez peur pour rester chacun dans son coin, sans bouger, sans tenter d’entreprendre quoi que ce soit pour le changement. Ce qui veut dire : ne pas tenir des réunions, ne pas se rassembler, ne pas marcher, parler peut-être mais en faisant attention aux interdictions arbitraires. Les Kamerunais devraient donc aller voter comme des bœufs qui rentrent docilement dans l’abattoir, afin qu’on leur tranche le cou et que l’élection présidentielle se passe de la façon dont les hommes du pouvoir nous ont montré qu’ils savent trancher les élections.
Paul Biya candidat ? Si à cette date Paul Biya ne sait pas s’il sera candidat ou pas, c’est grave. S’il le sait et ne le dit pas à quoi joue-t-il ? Il voit pourtant que même dans son propre camp cela engendre plus qu’un malaise. Dans le contexte actuel, la question pourtant ordinaire de savoir si Biya est candidat ou non étant laissée aux autres car le principal concerné se tait, on interdit en même temps de la poser publiquement, puisqu’il est interdit d’évoquer certains aspects qu’elle soulève (la santé du
Président notamment).
Pour un Président sortant, répondre à la question de sa candidature au prochain scrutin, surtout dans un contexte tendu, cela relève aussi de la volonté d’apaiser le climat politique. Que nos dirigeants cessent donc de vouloir nous enfermer ainsi dans le mécontentement.
Peuple kamerunais !
L’avenir jugera !
Le pouvoir RDPC portera la responsabilité de cette entreprise d’aggravation de la tension politique dans le pays !
N’aie pas peur. Prends ton destin en mains. L’UPC-MANIDEM et ses partenaires de Stand Up For Cameroon t’appellent à lutter pour la Transition Politique, qui consiste à te mobiliser pacifiquement pour mettre fin au système Biya et pour donner de nouveaux fondements à notre pays. Courage et confiance.
« Un autre Kamerun est possible, d’autres choix sont nécessaires »