Ce produit de grande consommation s’est lui aussi rythmé de manière considérable depuis quelques semaines à la situation de cherté qui mine le pays.
Rendue au marché Elig-Edzoa pour faire des achats comme à l’accoutumée, Cécile est joyeuse. Une joie qui s’est brisée en une minute, le temps pour elle de passer sa commande de riz et que le vendeur lui rétorque que le prix du kilogramme de riz « champion » qu’elle a l’habitude de se procurer a augmenté et vaut dorénavant 900Fcfa le kilo. C’est avec stupéfaction qu’elle prend la nouvelle, vu qu’il y’a peu, le même grammage de ce riz coutait 600 Fcfa. Soit 300Fcfa de plus. « Même le riz ! On va finalement manger quoi dans ce pays », s’écrie-t-elle.
Avec l’inflation qui ne cesse de progresser, elle espérait que le riz demeurerait une solution abordable pour nourrir les siens. Cependant, le constat est tout autre. Au marché Mendong, le kilo de riz dit « brisure » oscille entre 800 et 900 Fcfa. Celui dit « long grain » quant à lui vaut 600 Fcfa voire 650 Fcfa dans certaines boutiques. Au début de cette année 2024, le coût du kilogramme de riz se situait entre 500 et 700 Fcfa en fonction de la qualité. Ensuite, il a augmenté jusqu’à 800Fcfa puis a encore rechuté. Une baisse qui semblait donner une lueur d’espoir à de nombreux consommateurs. « Si j’avais su dès le départ que cette baisse du kilogramme de riz pendant la période du Ramadan était un élan pour cette hausse exagérée, je me serai mieux ravitaillée en cette période », affirme Aïssatou, ménagère, avec regret. Pour de nombreux commerçants, cette augmentation est due à une pénurie du riz importé sur le marché camerounais. Cependant, de nombreux consommateurs accusent les vendeurs de feindre la pénurie afin de se faire plus de gain. De nos investigations, il ressort que les consommateurs préfèrent au détriment du riz local dont la production est minime, le riz thaïlandais, ensuite indien et enfin pakistanais. « J’achète déjà le sac de 50 kgs de riz thaïlandais à 26 000 Fcfa au lieu de 23 000-24 000 Fcfa comme il y’a peu. Et je suis censé l’écouler au prix de 26 800 maximum au risque que ma marchandise stagne malgré que ce prix ne m’arrange pas. J’ai cependant muri ma réflexion et je préfère vendre en détail au prix de 650 Fcfa et je m’en sors avec plus de bénéfice, soit environ 33.000 », explique un commerçant du marché Mvog Beti.
Il est à noter que lorsqu’on parle de flambée du prix de riz, la production locale n’est pas comprise. « Audelà de ma préférence et celle de nombreuses autres ménagères pour le riz importé, je suis persuadée que si le prix du riz local était accessible, beaucoup se seront penchées vers là », se désole une consommatrice. En plus d’être indisponible dans de nombreux rayons de commerce, le prix d’un kilo de riz local vaut 1000 Fcfa minimum.
Hilary Sipouo (stagiaire)