Vindicte populaire au quartier Bieyem-Assi, lieudit Acacias, à Yaoundé. C’est ce qui est arrivé lundi soir à un jeune homme. Il a été lynché par la population lundi soir, après avoir été accusé d’avoir fait disparaitre le sexe d’un individu.
Alertés, les éléments de la brigade de gendarmerie locale sont rapidement intervenus pour extraire le jeune homme des mains de la foule en furie, le mettant ainsi en sécurité dans leurs locaux. La gendarmerie a indiqué attendre que l’individu qui prétend avoir subi cette disparition se présente pour clarifier la situation.
Cet événement, malheureusement récurrent, pousse les forces de l’ordre à lancer un appel à la responsabilité des citoyens. La gendarmerie exhorte la population à ne pas se faire justice soi-même et à dénoncer tout acte suspect directement dans une unité de gendarmerie ou via le numéro d’urgence 113.
Dans un communiqué officiel, le Préfet du Mfoundi a réagi avec fermeté face à ces agissements qui « mettent en péril la vie de citoyens innocents ». « Depuis quelques temps, des individus sans foi ni loi livrent de paisibles et innocents citoyens à la vindicte populaire en prétextant que ceux-ci ont volé leurs sexes », a alerté le Préfet.
De « vrais faux » vols de sexes
Plus grave encore, l’autorité administrative a révélé que des vérifications menées par la Police et la Gendarmerie sur « trois cas de dénonciations du genre » ont systématiquement prouvé que « tous les organes des prétendues victimes d’un tel vol étaient bien en place alors même qu’elles demandaient déjà réparation pécuniaire aux soi-disant voleurs de sexe ». Ces accusations fallacieuses conduisent à des violences extrêmes, allant jusqu’à la mort de « citoyens innocents ».
Cette situation met en évidence un phénomène alarmant de fausses accusations de « vol de sexe » qui se transforment en prétexte à la vindicte populaire, un mode de justice expéditive et illégal. Les autorités appellent à la vigilance et au respect de l’État de droit pour éviter de nouveaux drames.