Les autorités camerounaises renforcent leur lutte contre un phénomène social alarmant : les fausses déclarations de vol de sexes. Cette action fait suite à une mise en garde ferme des autorités administratives face à ce qu’elles qualifient de « criminalité d’une autre forme ». La semaine dernière déjà, le Préfet du Département du Mfoundi, Emmanuel Djikdent, s’était saisi de la question, réagissant à « plusieurs cas de personnes livrées à la vindicte populaire » suite à ces accusations infondées.
Dans un communiqué officiel, le Préfet du Mfoundi a dénoncé avec force ces agissements, qui mettent en péril la vie de citoyens innocents. « Depuis quelques temps, des individus sans foi ni loi livrent de paisibles et innocents citoyens à la vindicte populaire en prétextant que ceux-ci ont volé leurs sexes. Après examen et vérifications par la Police et la Gendarmerie de trois cas de dénonciations du genre, il s’est avéré que tous les organes des prétendues victimes d’un tel vol étaient bien en place alors même qu’elles demandaient déjà réparation pécuniaire aux soi-disant voleurs de sexe. C’est ainsi que des citoyens innocents ont été battus et parfois à mort », a déclaré le patron du Mfoundi.
L’autorité administrative a exprimé une « vive condamnation » de ces faits et a mis en garde les auteurs de pareils actes, tout en soulignant qu’ils « s’exposent à la rigueur de la loi ». Le Préfet a également lancé un appel clair à la population, l’exhortant à dénoncer « toutes les personnes qui prétendent avoir subi un tel vol d’organe, ainsi que les meneurs des vindictes populaires, afin qu’ils soient présentés à la justice ». L’objectif est d’endiguer cette vague d’accusations fallacieuses qui a déjà conduit à des violences extrêmes, allant jusqu’à la mort de personnes innocentes.
Concernant l’origine de ce phénomène, diverses hypothèses circulent. Pour certains observateurs, ce phénomène aurait débuté il y a quelques mois à N’Djamena, la capitale tchadienne, avant de s’implanter ensuite à Kousséri, une ville frontalière avec le Tchad. D’autres sources suggèrent que le phénomène pourrait provenir du Nigéria, pays frontalier avec le Cameroun. Quelle que soit son origine exacte, cette « criminalité d’une autre forme » représente un défi majeur pour l’ordre public et la sécurité des citoyens au Cameroun. Les autorités sont ainsi poussées à une vigilance accrue et à des actions répressives ciblées.