Le pont de 620 mètres de long, qui s’étire entre la ville camerounaise de Yagoua, dans la région de l’Extrême-Nord, et de Bongor, au Tchad, sera inauguré le 28 avril 2025. C’est ce que révèle une correspondance envoyée au gouverneur de la région de l’Extrême-Nord le 21 avril 2025 par le ministre des Travaux publics. « Honneur vous informer que les premiers ministres de la République du Cameroun et de la République du Tchad procéderont à l’inauguration du pont sur le fleuve Logone le 28 avril 2025 à Yagoua…», écrit Emmanuel Nganou Djoumessi.
Les travaux de construction de ce pont avaient été officiellement lancés le 27 février 2020 dans la ville tchadienne de Bongor par le chef de l’Etat tchadien d’alors, le défunt Maréchal Idriss Déby Itno, qu’accompagnait le chef de gouvernement camerounais, Joseph Dion Nguté. Durée contractuelle des travaux confiés au consortium Razel Cameroun-Razel Fayat-Sotcocog : 36 mois.
Le pont Yagoua-Bongor est la 2e infrastructure de ce type à relier le Cameroun au Tchad, après le pont Nguéli construit entre la ville de Kousseri, dans l’Extrême-Nord du Cameroun, et Ndjamena, la capitale tchadienne. D’un coût de 74 milliards de FCFA, le nouveau pont a été financé par un prêt de la Banque africaine de développement (BAD) et un don de 40 millions d’euros (26 milliards de FCFA) de l’Union européenne (UE). La partie prêt sera supportée par les États du Cameroun (58%) et du Tchad (42%).
Projet intégrateur
En plus du pont proprement dit, souligne la BAD, le projet a également permis de construire des voies d’accès sur 14,2 km, soit 7,4 km du côté tchadien et 6,8 km du côté camerounais ; ainsi que des aménagements connexes constitués essentiellement des infrastructures socio-économiques (postes frontaliers, dispositif de signalisation…). Ce qui porte le coût global du projet à environ 92 milliards de FCFA, apprend-on officiellement.
Le nouvel ouvrage devrait permettre de densifier davantage les échanges commerciaux entre le Tchad et le Cameroun. En effet, selon les statistiques douanières, environ 350 milliards de FCFA de marchandises tchadiennes transitent par le Cameroun chaque année, grâce au corridor routier Douala-Ndjamena.
« La position géostratégique du Cameroun place notre pays au cœur des enjeux d’intégration de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA). Un tronçon Ngaoundéré-Garoua en meilleure condition va indubitablement accroître le commerce transfrontalier en relevant significativement le trafic sur l’axe Garoua-Maroua-Kousseri-Ndjamena (au Tchad) ou sur celui de Garoua-Magada-Yagoua-Bongor-Ndjamena », avait confié le ministre camerounais de l’Economie, Alamine Ousmane Mey. C’était le 24 mars 2025 à Yaoundé lors de la signature, avec la BAD, d’un accord de financement d’un peu plus de 216 milliards de FCFA destiné à la réhabilitation de la route Ngaoundéré-Garoua (246 Km), située sur le corridor Douala-Ndjamena.
BRM
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