Le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun a échangé, sur la demande de son parti, samedi dernier, avec des représentants de diverses associations concernées par les questions éducatives.
Par courrier, le secrétariat général du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), a invité des enseignants de tout ordre, pour une rencontre le samedi 22 mars 2025 à 13 précises. « Le Mrc a l’honneur de vous inviter à une rencontre avec le Professeur Maurice Kamto, qui se tiendra au siège national du parti, sis à l’hôpital d’Odza (…). Le président, par ailleurs candidat à l’élection présidentielle d’octobre prochain, échangera avec les enseignants afin de recueillir leurs propositions visant à améliorer le système éducatif camerounais, y compris les conditions de travail ». Ce parti a pris la peine de préciser que la présence des enseignants invités à cette rencontre ne les engage point politiquement. A leur tour, ces derniers ne se sont pas privés d’aller discuter. Dans un communiqué, le Collectif des organisations des enseignants du Cameroun (Corec), qui entre en négociation mercredi prochain avec le gouvernement, a indiqué qu’il s’agit d’une aubaine dans sa démarche pour se faire entendre des décideurs. « Déterminé à faire entendre sa voix et à peser sur les décisions politiques, (le Corec) saisit cette opportunité pour engager un dialogue constructif avec une figure politique importante. Cette initiative s’inscrit dans la volonté du Corec de se positionner comme un acteur incontournable dans la définition des politiques publiques éducatives », ont conjointement signé Roland Assoah Etoga du Snaes, Jackson Tousse du Seca, Michel Tamo de l’Oneeps et Daniel Ojong du Synaeepacam. Une occasion rêvée pour eux donc de présenter leur vision d’une « éducation transformatrice » et de soutenir « la nécessité de rompre avec des politiques éducatives obsolètes, de placer l’éducation au cœur du développement ».
Redevabilité
Pour un syndicaliste, la rencontre vise à contribuer à la construction d’une alternative viable dans le secteur de l’éducation, à l’aune de la prochaine élection présidentielle. « En tout cas, c’est une première au Cameroun : le Pr Maurice Kamto, candidat déclaré à l’élection présidentielle 2025 livre aux acteurs de l’éducation sa vision du secteur et recueille leurs contributions pour peaufiner son programme. C’est inédit », apprécie-t-il. « Nous ne sommes pas allés seulement pour écouter l’homme politique candidat. Nous y sommes allés aussi pour mesurer sa maîtrise du sujet, évaluer sa vision de l’éducation, tester sa conviction et sa détermination, présenter notre plaidoyer et nous faire entendre et comprendre. Nous attendons la traduction de ces échanges dans le programme de campagne et nous aviserons ensuite. Nous sommes sur le marché politique et nous achèterons les meilleures offres le moment venu », résume Augustin Ntchamande, Secrétaire exécutif de l’Organisation nationale pour la promotion de l’Education et le Développement (Onaped). Une autre façon de faire peut-être ?
L’on est allé au-delà des échanges. « L’Onaped n’est pas allé à la rencontre du candidat Kamto les mains vides. Un document de plaidoyer lui a été remis après notre intervention. Il contient des propositions allant du regroupement, pour plus de cohérence, des ministères en charge de l’éducation, de la formation professionnelle et de la jeunesse, en passant par l’endogénisation et la professionnalisation des programmes scolaires, la réorganisation de la carte scolaire, la densification des infrastructures et des équipements, l’amélioration de la condition des personnels, la réforme du système de financement de l’éducation (suppression des frais d’Apee et accroissement du financement public de l’éducation), l’introduction des modules transversaux dans les curricula en vue de la promotion des valeurs sociales positives à l’école, etc. Cette contribution de 40 pages est la synthèse et la compilation de plus d’une trentaine d’années de réflexion et de plaidoyer nourris aux sources de notre engagement syndical et de l’analyse des politiques éducatives », précise-t-il.
Satisfaction ressentie aussi d’autres personnalités et mouvements attachés à l’éducation et conviés à la rencontre avec le président-candidat. Jean Tiofack, ancien délégué départemental de l’Education nationale et surtout directeur de publication de l’Etoile Educative, un magazine mensuel spécialisé très apprécié en son temps, salue la démarche et reconnaît la pertinence des propositions.
S.M.