Le ministre des Transports, Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, a récemment dévoilé la nouvelle procédure d’acquisition des titres de transport, notamment le transport maritime. En clair, l’immatriculation des navires et la délivrance du pavillon camerounais se feront désormais en ligne via une plateforme numérique. Une liste de 17 pièces à fournir en ligne est précisée et le processus entre en vigueur dès le 2 décembre prochain.
Cette innovation est une exigence des partenaires du Cameroun. Le pays est en effet accusé d’être un pavillon de complaisance. Concrètement, il offre son pavillon à des bateaux sans vérifier leurs antécédents d’activités illicites, ou si ces bateaux ont été sanctionnés par d’autres pays. Le Cameroun était ainsi devenu au fil des ans un refuge pour les bateaux connus pour leurs activités illicites.
Pour se défendre, des responsables du ministère des Transports arguent que le Cameroun n’a pas accès aux bases de données internationales qui recensent les activités des bateaux à travers le monde. Le Cameroun n’est toujours pas intégré dans le système mondial intégré de renseignements maritimes (Gisis, en anglais), malgré les « énormes efforts » déployés jusqu’à présent, défendait en mars dernier, Jean Nlend, directeur des affaires maritimes et des voies navigables du ministère camerounais des Transports. Pour ce dernier, « cette lacune rend le Cameroun incapable de suivre les navires marqués dans les zones rouges ». Il confie également qu’il y a encore quelques années, les États-Unis partageaient ces informations avec le Cameroun. Mais qu’ils ne le font plus.
D’après des données du ministère des Transports, plus de 200 navires battent pavillon camerounais à travers le monde. Certains d’entre eux ont été interdits d’accès aux ports des Émirats arabes unis en février dernier. Les autorités de ce pays leur reprochaient de ne pas être classés par IACS (Association internationale des sociétés de classification) ou par la Société de classification des Émirats-Tasneef.
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