Dans une correspondance adressée à Monsieur le Préfet du Mfoundi, les membres du collectif dénoncent plusieurs incohérences constatées dans la publication des résultats. Parmi les griefs soulevés, ils pointent du doigt l’inadéquation entre certains profils recrutés et les postes ouverts, ainsi que la préférence donnée aux fonctionnaires au détriment des chômeurs.
Une situation qui, selon eux, va à l’encontre des hautes instructions du Chef de l’État visant à favoriser l’insertion professionnelle des docteurs sans emploi.
Des injustices
Le collectif s’étonne également du recrutement de candidats ayant défendu leur thèse récemment, au détriment de ceux qui, depuis quatre à cinq ans, enchaînent les candidatures sans succès. Ces derniers, qui ont souvent contribué à la formation des nouveaux recrutés, estiment être lésés et demandent une prise en compte prioritaire de leur situation.
Par ailleurs, le collectif souligne la disparition inexpliquée de plusieurs postes ouverts dans certaines filières, alors que des candidats au profil conforme avaient postulé. Une opacité qui suscite de vives interrogations et alimente les soupçons de pratiques non transparentes.
Un appel à la mobilisation pacifique
Face à ces irrégularités, le Collectif des Docteurs/Ph.D Chômeurs Indignés du Cameroun a décidé d’organiser une marche pacifique afin de faire entendre sa voix. Conformément à la loi n°90/055 du 19 décembre 1990 régissant les manifestations publiques, une déclaration a été déposée sept jours à l’avance auprès des autorités compétentes.
L’itinéraire de la manifestation est déjà tracé : le cortège démarrera du rond-point Camtel pour se diriger vers la Primature en passant par le Boulevard du 20 Mai.
Lire ci-dessous la correspondance du Collectif des Docteurs/Ph.D en chômage adressée au Préfet du Mfoundi :
« Monsieur le Préfet,
Faisant suite au communiqué N° 001/SG/PM du 04 février 2025 portant publication des résultats de la deuxième phase de l’opération de recrutement spécial des enseignants Assistants dans les Universités d’État de BERTOUA, EBOLOWA et GAROUA en date du 04 février 2025 au journal de 13h du poste national de la CRTV, nous, titulaires du Doctorat/Ph.D sur l’ensemble du territoire national du Cameroun, regroupés au sein du Collectif des Docteurs/Ph.D Chômeurs Indignés du Cameroun, avons l’honneur de porter auprès de votre bienveillance notre déclaration de marche pacifique pour revendiquer un recrutement en addition des candidats, tous des Docteurs/Ph.D sans emploi, recalés au sortir des opérations ayant conduit aux résultats finaux de la phase sus-mentionnée.
Nous avons pris connaissance des résultats publiés et avons relevé des incohérences pour lesquelles nous marquons ici notre indignation. D’abord, l’inadéquation entre le profil de certain(e)s recruté(e)s et les postes ouverts, chose qui laisse transparaitre des manœuvres de favoritisme, d’injustice et du « bafouement » du mérite. Ensuite, le choix des fonctionnaires au détriment des sans-emplois, ce qui désacralise les hautes instructions du Chef de l’Etat concernant ces vagues de recrutement: recruter exclusivement des Docteurs-chômeurs. Par ailleurs, nous notons sans comprendre comment ni pourquoi, le recrutement des candidats dont les thèses datent de quelques jours seulement en lieu et place de ceux qui, non seulement les ont formés, mais parcourent depuis des années (4 à 5 ans) les Universités au motif des recrutements sans jamais être retenus. Or, il s’agit là des ouvriers de première heure dans nos universités publiques et privées, parfois avancés en âge, qui devraient être recrutés en priorité.
Enfin, nous remarquons la disparition de nombreux postes ouverts dans certaines filières à la publication des résultats, pourtant des candidats au profil conforme y ont postulé.
Compte tenu de ces manquements qui sont sources de frustrations pour nous les
Docteurs/Ph.D sans emploi dont le corollaire est la misère au quotidien alors que nous avons passé de longues années d’études et avons acquis des compétences incontestables pour servir notre pays, nous portons à votre connaissance, Monsieur le Préfet, notre déclaration de marche pacifique, ceci conformément à l’article 6 de la loi numéro 90/055 du 19 décembre 1990 qui exige que toutes « manifestations publiques sont soumises à l’obligation de déclaration préalable sept (07) jours à l’avance ». Et comme l’exige l’article 7 de la même loi, l’itinéraire de la marche est définie de la manière suivante: « nous commencerons notre marche au rond-point Camtel et l’achèverons devant la Primature en passant par le Boulevard du 20 Mai.