
Selon la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), les taux d’intérêts pratiqués par les banques de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) entre juillet et septembre 2024 ont baissé de 33 points en glissement annuel. Cette rémunération moyenne perçue par les établissements de crédit sur les emprunts contractés par les agents économiques a culminé à 9,45% au 3ᵉ trimestre 2024, après avoir atteint 9,78% un an plus tôt, apprend-on.
Cette embellie est en déphasage avec la politique monétaire restrictive implémentée par la BEAC, l’institut d’émission des pays de la Cemac, depuis fin 2021, à l’effet de combattre l’inflation. En effet, en suspendant les opérations d’injection de liquidité dans les banques, en intensifiant les ponctions de la liquidité bancaire et en relevant ses principaux taux directeurs, la banque centrale des pays de la Cemac ambitionnait officiellement d’assécher les banques commerciales, et restreindre ainsi l’accès au crédit par la hausse des taux d’intérêts. Ce qui n’a visiblement pas été le cas, si l’on s’en tient aux propres données de la BEAC.
La baisse des taux d’intérêts bancaires, dans un contexte de politique monétaire d’austérité, traduit une certaine inefficacité de la politique monétaire dans la zone, matérialisée notamment par sa non transmission au circuit économique réel. En effet, en dehors de la baisse des taux d’intérêts bancaires au cours de la période sous revue, la BEAC révèle également une hausse de 1,52% en glissement annuel, des nouveaux crédits bancaires mis en place dans la zone Cemac entre les troisièmes trimestres 2023 et 2024. Ce qui est, une nouvelle fois, contraire aux visées d’une politique monétaire restrictive.
BRM