Cette somme est destinée aux membres des organismes de gestion collective des droits d’auteurs et droits voisins dont les œuvres ont été exploitées entre 2010 et 2017.
Une bouffée d’oxygène pour tous les artistes qui ont vu leurs œuvres exploitées entre 2010 et 2017. La Crtv vient de payer une somme de 850 millions Fcfa. La Crtv vient de s’acquitter de manière totale, sa dette envers les artistes dans le secteur droit d’auteur et droit voisin. Afin de procéder à une répartition équitable de cette cagnotte aux différents bénéficiaire, les travaux de l’apurement des arriérés des droits d’auteurs et droits voisins 2010-2017 pour le compte de deux sociétés chargées de la collecte et la redistribution des droits d’auteurs à savoir la Cameroon music cooporation (Cmc) et la Société camerounaise de l’art musical (Socam) se sont déroulés du 9 au 10 avril 2025. Ces travaux ont été conduits par les membres du comité ad hoc chargé d’apurement des droits d’exécution publique de la redevance des droits d’auteurs et des droits voisins 2010-2017. Ange Ebogo Emérand, Sam Fan Thomas, Toto Guillaume, Charly Nele, tous membres du comité ad hoc saluent ce paiement qui intervient dans un contexte marqué par une absence de politique publique permettant aux artistes de vivre de leur art. Pour preuve depuis le 1er avril dernier, les artistes ont décidé d’aller manifester devant les services du premier ministère à Yaoundé pour dénoncer leurs conditions de vie. Dans le cadre des travaux tenus du 9 au 10 avril 2025, Il était question de parcourir les répertoires Cmc/ Socam des membres de l’art musical et de retrouver les artistes dont les œuvres ont été exploitées pendant la période 2010-2017 pour décider de la somme que devra percevoir chacun des artistes. Après cette phase, les différents bénéficiaires pourront passer à la caisse.
Si la majorité des artistes saluent cette action de la Crtv de payer à la totalité de ses arriérés pour la période 2010-2017, beaucoup estiment que cette enveloppe ne pourra en rien changer les conditions misérables dans lesquelles vivent de nombreux artistes camerounais. C’est le cas de l’artiste Dinaly : « Je suis parmi les artistes qui sont partis de loin pour m’assurer que ces travaux se déroulent dans les bonnes conditions. Je participe à ces travaux avec un sentiment d’inquiétude parce que je me dis qu’après la répartition de cet argent comment vont vivre les artistes ? C’est depuis longtemps que nous vivons sans droits d’auteurs. Même si chaque artiste touche une somme de 500.000 Fcfa dans le cadre de cette opération cela ne va rien représenter. Le problème est plus profond, car nous savons que parmi nous les artistes certains sont capables d’aller chercher de l’argent pour payer nos droits. Il est question que nos autorités donnent la possibilité à ceux-là de le faire. Les batailles du droit d’auteur nous plonge dans la misère totale », déclare la chanteuse Dinaly.