Selon la Présidente du CaCerS et enseignante-chercheuse, les solutions offertes par l’usage des matériaux biosourcés et Geo-sourcés seront présentées par des chercheurs venus des 4 coins du monde.
La Conférence internationale sur les céramiques et géomatériaux en Afrique centrale s’ouvre ce 8 avril dans la ville de Yaoundé. Avant d’aborder ces différentes articulations pouvez-vous nous présenter le bilan de l’édition précédente ?
La Conférence internationale sur les céramiques et géomatériaux, en Afrique centrale est organisée par le CACerS (Composites and Advanced Ceramics Society). Une société savante qui a pour but de contribuer à la promotion et au développement de l’enseignement et de la recherche dans les domaines des matériaux céramiques, de la valorisation des ressources naturelles en Afrique. Lors de la première édition de cette Conférence internationale fin novembre 2023 à l’université de Yaoundé 1, nous avions parlé des Geo-matériaux et la valorisation des matériaux géo-sourcés et au regard de la potabilisation des eaux. En termes de focus nous avions eu plus de 150 participants. La conférence était organisée sur 4 jours et nous allons garder le même format. Pendant ses 4 jours, nous avons pu avoir 4 présentations en termes de sessions plénières. Nous avons eu environ 16 présentations d’experts et ensuite, nous avons eu près de 60 présentations de travaux scientifiques. Notamment des présentations orales et il y avait deux sessions de poste. Nous avons eu plus de 20 exposés et à l’issue de cette première édition, nous avons pu remettre des prix. Un jury a sélectionné des meilleures présentations orales et les meilleurs exposés. Donc il y a eu au total 9 étudiants en cycle doctorat qui ont été primés pour la qualité scientifique de la présentation et de leurs travaux en lien avec le thème de cette première édition. Nous avons également au terme de la manifestation, organisé une table ronde lors de la dernière journée de la conférence pour faire les rendus et parler de ses impacts localement et enfin, nous avons pu avoir la visite d’une des responsables scientifiques de l’Institut français au Cameroun. Nous avons donc présenté un projet qui s’appelle PHC Bantou en lien avec la valorisation de la recherche scientifique bilatérale entre le Cameroun et la France.
Le rendez-vous d’avril s’inscrit-il dans la continuité ?
Alors pour cette deuxième édition, je tiens à rappeler que l’idée, c’est d’organiser cette conférence internationale tous les deux ans. Pour la deuxième édition, nous restons à Yaoundé. Mais pour la 3e édition, elle est amenée à bouger, à sortir de notre ville, voire de la sous-région Afrique Centrale. Pour revenir au contenu de la deuxième édition, elle se tient du 8 au 11 avril 2025 à la faculté des sciences de l’Université de Yaoundé 1. Le thème général porte sur les céramiques géomatériaux et composite en lien avec les changements climatiques, la transition énergétique et également l’aspect du développement durable.
Quels seront les temps forts de ce banquet scientifique ?
La conférence se tient en 4 jours. Nous avons les trois premiers jours, des activités à la faculté des sciences de l’Université de Yaoundé 1. Avec quatre sessions plénières, une dizaine de présentation d’experts ensuite des présentations classiques oral des étudiants ainsi que les sessions de poster. Nous aurons une session d’échange notamment le troisième jour avant la soirée de gala où seront primés les meilleures présentations. Le 4ème et dernier jour, nous allons effectuer une descente à la Mission de promotion des matériaux locaux. L’organisation de ce congrès mobilise de nombreuses ressources humaines et matérielles. Nous avons un bureau d’honneur assez équilibré composé des membres de plusieurs nationalités : Cameroun, Afrique de l’Ouest, France, États-Unis, Italie. La Conférence internationale sur les céramiques et géomatériaux en Afrique centrale se tient également avec le soutien de plusieurs grandes institutions : l’université de Yaoundé 1, l’université de Limoges, le CNRS et la Minpromalo, qui sont les piliers de ce projet. Nous avons aussi bénéficié de l’accompagnement de l’ambassade de France au Cameroun, l’Institut français au Cameroun, de l’Agence universelle de la francophonie.
En termes de nouveautés quelles sont les innovations de la conférence ?
Nous avons deux sessions majeures qui relèvent des innovations. Notamment la session thématique 7 qui porte sur la modélisation et l’introduction de l’intelligence artificielle à la science. C’est vraiment un point important. On a besoin des échanges interdisciplinaires, transdisciplinaire. L’autre point, c’est la thématiques 8 qui parle de l’économie circulaire, du changement climatique en lien avec les matériaux à faibles émissions de carbone. Autrement dit, on travaille sur des ressources qui demandent moins d’énergie possible et qui permettent de capter, de stocker le CO2. Nous réfléchissons aussi à une stratégie pour exploiter les matières premières minérales de manière responsable car elles ne sont pas infinies.
Revenons un peu sur la thématique globale de ce congrès. Le changement climatique et la transition énergétique constituent des enjeux forts pour les pays en développement comme le Cameroun…
Effectivement, le choix du thème est fortement lié aux réalités, aux enjeux sociétaux actuels et récurrents qu’on rencontre à l’échelle nationale et internationale. Il y a 2 ans, nous avons mis l’accent sur l’accès à l’eau potable parce qu’il y a une difficulté pour les populations des régions reculées et même des grands centres urbains, à accéder à l’eau potable. Pour cette deuxième édition, on sait qu’il y a des problèmes au niveau de l’habitat durable. A Douala par exemple, l’humidité dans les maisons est un gros problème. Nous voulons montrer que pour avoir une maison régulée en température, dans laquelle on se sent bien, on n’a pas besoin d’aller chercher des matériaux dans d’autres pays. On peut formuler des solutions durables qu’on appelle des géomatériaux voir des céramiques ou des multi-matériaux pour fournir une isolation thermique. Cette technique permet de faire des économies en matière de consommation électrique de l’habitat. Sur le plan du changement climatique, nous allons parler des matériaux biosourcés et Geo-sourcés présentant une faible empreinte carbone. Je ne dirais pas tout ( rire). Nous invitons le public à venir massivement à la conférence pour suivre les exposés des experts, chercheurs.