
Selon un rapport sur l’état des activités 2024 au Cameroun, publié par Small Business and Entrepreneurship Center (SBEC), l’agriculture, le petit commerce et les activités génératrices de revenus (AGR) sont exercés par près de 70 % des ménages au Cameroun. Ces activités sont devenues une source importante d’emplois, contribuant à la réduction de la pauvreté en particulier dans les zones rurales.
Dans le détail, souligne l’étude, l’agriculture joue un rôle essentiel dans l’économie. Les petits exploitants agricoles cultivent le cacao, le café, le coton et le palmier à huile, qui constituent d’importantes sources de revenus pour les communautés rurales. Selon la Banque mondiale, l’agriculture représente environ 20 % du PIB du Cameroun et emploie plus de 60 % de la population active.
Le secteur commercial n’est pas en reste, avec des marchés animés et des activités commerciales en zones urbaines et rurales. Les petits commerçants achètent et vendent des produits locaux et importés, contribuant ainsi à la croissance économique locale. L’économie informelle, qui comprend les vendeurs ambulants et les commerçants de marché, joue également un rôle important dans les moyens de subsistance de nombreux Camerounais.
Pour maximiser l’impact de ces activités sur la réduction de la pauvreté, le gouvernement et ses partenaires ont mis en place des programmes pour soutenir les populations les plus vulnérables. La Banque mondiale à travers la phase pilote de son Projet Filets sociaux (PFS), expérimenté au Cameroun de 2013 à 2022, a permis à 385 500 ménages (environ 2 400 000 personnes) de bénéficier des transferts monétaires pour un montant global de 54,5 milliards de FCFA.
Pour assurer la pérennisation des activités du PFS, la Banque mondiale et le Cameroun ont lancé en décembre 2023, un nouveau projet de 146 milliards FCFA au profit de 356 000 ménages pauvres au Cameroun. Il est soutenu par l’institution financière à hauteur de 92,752 milliards de FCFA pour 217 000 ménages bénéficiaires. L’État du Cameroun y contribue à 54 milliards de FCFA pour 138 500 ménages bénéficiaires. Le projet, qui s’étale sur la période 2023-2028, vise à élargir la couverture du programme de protection sociale aux ménages les plus démunis d’une part, et d’autre part, d’accroître l’accès aux opportunités de générer les revenus et de soutenir l’entrepreneuriat chez les jeunes urbains âgés de 18 à 35 ans.
De son côté, SBEC revendique avoir injecté 20 000 dollars (plus de 12 millions FCFA) en 2022 pour financer pendant un an, des formations dans cinq régions du Cameroun (Centre, Nord-Ouest, Sud-Ouest, Ouest et Littoral), visant à doter les femmes et les jeunes déplacés, des compétences appropriées qui leur ont permis de subvenir à leurs besoins de subsistance et d’être plus viables au sein de leurs communautés.
Les formations portaient sur la production de détergents (savons en cube, lessive en poudre, eau de Javel), la production de baumes médicinaux, d’huile capillaire et de vaseline, la transformation de jus de fruits naturels et le recyclage des déchets pour créer des produits à valeur ajoutée. Au total, 37 femmes ont été formées dans la région du Nord-Ouest, 24 dans le Sud-Ouest, 9 jeunes dans le Sud-Ouest, 40 personnes dans le Littoral, 40 dans le Nord-Ouest. Cela a permis l’amélioration des revenus des jeunes et des femmes, l’augmentation du nombre de projets portés par des femmes et des jeunes, ainsi que l’amélioration du revenu disponible des ménages.
Frédéric Nonos