Dans le cadre de la restructuration financière de la Cameroon Development Corporation (CDC), le Ministre des Finances a débloqué une enveloppe de 20 milliards de FCFA destinée à solder partiellement les arriérés de salaires accumulés entre 2018 et 2022. Cette mesure qui s’inscrit dans un plan global visant à apurer la dette sociale et fiscale de la société agro-industrielle publique, est une véritable bouée de sauvetage pour les 20000 employés de cette structure, jadis fleuron de l’agro-industrie Cameroun et désormais destructurée par les attaques répétées des milices séparatistes.
Dans un contexte où les caisses de l’État sont soumises à des pressions accrues, la décision du gouvernement, menée avec rigueur et rapidité par le Ministre des Finances Louis Paul Motaze, traduit une volonté politique forte. Le président Paul Biya aurait également donné des instructions fermes pour éviter tout licenciement au sein de la CDC, malgré les difficultés structurelles et conjoncturelles de l’entreprise. « Ces mesures témoignent de la solidarité de l’État et de son engagement à ne pas abandonner les employés de la CDC, qui sont au cœur de la stabilisation économique et sociale des régions en crise », a affirmé un proche collaborateur du ministre Motaze.
Ce décaissement, tant espéré depuis plusieurs années de détresse, a été accueilli avec soulagement par les employés de la CDC, qui étaient plongés dans une situation critique. Pour ces 20 000 familles, cette bouffée d’oxygène financière marque la fin d’une longue période d’incertitude. « Les poches qui étaient vides depuis des années commencent enfin à se remplir. C’est un signal fort qui redonne de la dignité à ces travailleurs. C’est un véritable cadeau de Noël pour les 20000 familles. Nous remercions le ministre de Finances et à travers lui, le Chef de l’État Paul BIYA », a confié un délégué du personnel.
Outre ce financement initial, une somme additionnelle de 15 milliards de FCFA sera allouée début 2025 pour achever le paiement des arriérés. Parallèlement, le gouvernement prévoit d’honorer les cotisations impayées à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), estimées à 30 milliards de FCFA, ainsi que les 49 milliards de FCFA d’impôts dus à l’État. Ces décisions traduisent l’engagement du Président Paul Biya, fidèlement appliquées par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, pour préserver les emplois des 20 000 travailleurs de la CDC, malgré les crises socio-économiques qui frappent les régions anglophones.
Un plan coordonné pour redresser la CDC
La décision gouvernementale découle des recommandations d’un Groupe de travail créé en août 2023 par le conseil d’administration de la CDC, à travers la Résolution N°1203. Chargé d’évaluer la situation d’endettement de la société et de proposer des solutions concrètes, ce groupe a élaboré un rapport soumis au gouvernement.
Les propositions incluent des mesures urgentes telles que : L’apurement de la dette salariale de 35,75 milliards de FCFA par une opération tripartite impliquant l’État, une banque commerciale et les employés, étalée sur deux ans; La négociation avec la CNPS pour un remboursement échelonné de la dette sociale de 28,1 milliards de FCFA sur sept ans, avec deux années de grâce sans intérêt ; La conversion des dettes fiscales de 31,8 milliards de FCFA en capital pour la CDC, assortie d’une couverture budgétaire pour la Direction générale des impôts.
Une stratégie pour relancer l’activité et stabiliser les régions affectées
Ces mesures, qualifiées d’historiques, visent à restaurer la viabilité financière de la CDC tout en contribuant à la stabilisation des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, durement affectées par la crise anglophone. Selon Fai Yengo Emmanuel, président du Groupe de travail, leur mise en œuvre renforcerait la confiance et accélérerait le processus de pacification.
Le président du conseil d’administration de la CDC, Hope Sona Ebai, a salué ces efforts du gouvernement, soulignant l’importance stratégique de la société. « La CDC, en tant que deuxième employeur après l’État, est essentielle non seulement pour l’économie nationale mais aussi pour la stabilité des régions en crise », a-t-il déclaré.
Toutefois, Ebai et le directeur général de la CDC, Franklin Ngoni Njie, rappellent que la relance durable de la société passe par une modernisation de ses plantations, usines et équipements. La crise a gravement affecté les cultures, notamment la filière bananière, qui générait un chiffre d’affaires annuel de 35 milliards de FCFA.
Pour assurer un avenir pérenne, le gouvernement s’engage également à financer de nouvelles infrastructures, telles qu’une huilerie et une usine de caoutchouc. Cependant, comme le souligne Franklin Njie, « la clé de la relance réside dans les plantations. L’agriculture ne tolère pas l’inactivité ; nous devons réhabiliter et diversifier nos exploitations pour garantir leur productivité ».
La CDC, autrefois un fleuron de l’économie camerounaise, lutte depuis plusieurs années pour sortir du marasme causé par les milices séparatistes. Les observateurs estiment que l’engagement financier du gouvernement pourrait marquer un tournant décisif pour sa relance, permettant à la fois de préserver l’emploi et de contribuer à la reconstruction économique et sociale des régions anglophones.
Avec ces mesures ambitieuses, la CDC semble en bonne voie pour retrouver son rôle de moteur économique et stabilisateur social, malgré les nombreux défis qui subsistent.
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