L’application de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) Yango prévoit de lancer ses opérations à Bafoussam, dans la région de l’Ouest, dès la fin février 2024, selon des sources internes. Cependant, les dirigeants de l’entreprise restent discrets sur ce déploiement. Contacté par Investir au Cameroun, un responsable a simplement invité à patienter en attendant « l’annonce officielle ».
Selon des partenaires de Yango, propriétaires des flottes de véhicules, des équipes présentes à Bafoussam depuis plusieurs semaines ont finalisé une étude de marché. Celle-ci avait pour objectif d’évaluer la rentabilité du service VTC dans cette ville, d’identifier un échantillon de clients potentiels et de déterminer leur disposition à payer pour une course. « Il faut également mettre à jour le système de géolocalisation GPS et calibrer l’algorithme de l’application pour les itinéraires locaux », précise un partenaire.
Parallèlement, l’entreprise a déployé une équipe commerciale chargée de sensibiliser les chauffeurs et les propriétaires de véhicules à intégrer le projet. « Nous finalisons les derniers ajustements avant le lancement, notamment la création des profils de véhicules et des chauffeurs sur notre plateforme, ainsi que leur formation à l’utilisation de l’application », explique un responsable de l’équipe à Bafoussam.
Yango voit en Bafoussam un marché prometteur pour le VTC. « La ville offre une niche à exploiter. Elle est étendue et bénéficie d’une voirie urbaine de qualité, ayant accueilli des matchs lors de la dernière Coupe d’Afrique des nations (CAN) qui s’est jouée au Cameroun. En outre, il sera possible de desservir des localités voisines comme Bandjoun », explique un responsable basé à Yaoundé.
Avec Douala, Yaoundé et Garoua, Bafoussam fait partie des quatre plus grandes villes du Cameroun en termes de population. Elle est un pôle économique, culturel et administratif majeur, ainsi qu’un carrefour stratégique pour les échanges interrégionaux.
Actuellement, Yango opère uniquement à Douala et Yaoundé. Bien que dominante sur le marché du VTC dans ces deux villes, la plateforme d’origine russe, victime de son succès, peine à répondre à une demande en constante augmentation, selon des sources internes.
Suspendu en février 2023 par le ministre des Transports pour défaut de licence, Yango, qui se présente comme une simple application de réservation de véhicules, a repris ses activités sept mois plus tard, après la levée de la suspension. La plateforme avait alors exprimé ses ambitions pour le Cameroun, qualifié de « pays à fort potentiel ».
« Yango est un service numérique. Nous ne possédons ni ne louons de taxis. Nous collaborons avec des sociétés de transport indépendantes locales pour aider les entreprises camerounaises à se développer. Yango leur permet de renouveler leur flotte, offrant ainsi des trajets plus confortables et plus sûrs aux Camerounais. Nous maintenons un dialogue constant avec les autorités compétentes et soutenons leur vision d’un secteur des transports plus organisé et modernisé », explique la plateforme, contrôlée par le russe Yandex.
Yango est une filiale de Yandex-Taxi, un groupe international basé aux Pays-Bas. Spécialisé dans la mobilité et la livraison, il opère dans 21 pays de la région EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) sous les marques Yandex Go, Yango et Uber Russia depuis 2011.
Ludovic Amara
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